Qu' en pense Economie Suisse ?
Vent : potentiel insuffisant :
Face aux nombreuses incertitudes économiques, les énergies solaire et éolienne jouissent d’un capital de sympathie important. Il n’est pas question ici de remettre en question ce capital. Certaines applications peuvent, en effet, se révéler sensées. Ces deux énergies dites « alternatives » n’ont pourtant pas le potentiel nécessaire pour remplacer 40% de la production d’énergie nucléaire que ce soit à moyen terme ou à long terme.
La production d’électricité éolienne suisse s’élevait à 6 mio. kWh en 2002. Cela correspond à quelque 0,01% de la consommation suisse d’électricité. 80% de l’électricité éolienne est produite par la centrale éolienne JUVENT SA installée sur le Mont-Crosin dans le Jura bernois. Cette électricité coûte au consommateur le double de l’électricité traditionnelle. L’expérience de la Suisse en matière de production d’électricité éolienne montre que les centrales éoliennes peuvent tout au plus jouer un rôle d’appoint en ce qui concerne la production d’électricité en Suisse. Contrairement aux régions littorales, en Suisse la disponibilité du vent est relativement faible.
Pour pouvoir remplacer 40% d’énergie nucléaire en Suisse, il faudrait installer 30 000 turbines éoliennes identiques aux six sur le Mont-Crosin. La surface et le matériel nécessaires seraient tels que le projet deviendrait discutable sur le plan écologique.
Energie éolienne : 3 fois plus chère au moins
Les opposants à l’énergie nucléaire poussent le débat sur l’importation d’énergie éolienne – en particulier de la mer du Nord. Ils partent du principe qu’il est possible de créer des parcs éoliens en mer du Nord et en mer Baltique d’une surface équivalente à celle du lac de Constance (plus de 541 km2). Le fait est que la construction de centrales éoliennes en mer n’est pas au point sur le plan technique et n’a jamais été testée à grande échelle. Il n’existe pas encore de telles installations. En outre, pour transporter du courant vers la Suisse aux heures de pointe, il faudrait la capacité de huit lignes à haute tension. Qui plus est, le gouvernement allemand souhaite étendre ses capacités de production d’électricité éolienne à 25 000 mégawatts d’ici à 2030 pour son propre usage afin d’atteindre les objectifs climatiques du protocole de Kyoto.. Il est plus qu’incertain que l’on mette à la disposition de la Suisse 25000 à 30000 MW supplémentaires. Remplacer l’énergie nucléaire suisse par de l’électricité produite dans des centrales éoliennes suisses ou importée entraînerait une forte hausse du prix de l’électricité. Le prix de l’électricité éolienne se compose des facteurs suivants : les coûts de production de l’électricité s’élèvent à quelque 7 ct./kWh (cf. électricité nucléaire suisse : 4 à 6 ct./kWh) ; à quoi il faut ajouter les coûts du transport jusqu’à la côte et du renforcement du réseau, ceux du transport sur plus de 1000 km et des pertes inhérentes au transport via le réseau et ceux de la mise à disposition de réserves énergétiques produites par des installations conventionnelles qu’il faudrait encore construire. Ces facteurs de coûts impossibles à chiffrer précisément aboutissent à un coût près de trois fois supérieur au coût de production de l’énergie nucléaire. L’énergie éolienne illustre parfaitement l’impossibilité de remplacer le nucléaire par de nouveaux agents énergétiques renouvelables. Que l’on pense aux énergies éolienne, solaire ou à la géothermie, toute « nouvelle politique énergétique » qui se fonde sur les énergies renouvelables ne peut être mise en œuvre que si elle est accompagnée d’impôts sur l’énergie élevés.
L’exemple de l’Allemagne est clair : après l’entrée en vigueur de la loi sur les énergies renouvelables, un kilowattheure d’électricité produit par les installations éoliennes était vendu 9,1 centimes d’euros (13 centimes environ) en 2002. La success story du nucléaire Au moment de comparer les nouvelles «énergies renouvelables» avec le nucléaire, il faut se rappeler que l’utilisation pacifique de l’énergie nucléaire est une success story. Elle est marquée par une combinaison optimale : les centrales hydrauliques produisent de l’électricité pour la couverture des pics de consommation et l’exportation et les centrales nucléaires fournissent l’énergie en ruban couvrant les besoins permanents à des prix compétitifs et stables. Depuis des années, les affaires des entreprises d’électricité qui possèdent des centrales nucléaires sont florissantes. Les centrales nucléaires de Suisse affichent une disponibilité exemplaire en comparaison internationale. Cela reflète l’état à la fois excellent et sûr des centrales. En fait, la disponibilité élevée est directement liée à la sûreté des installations.